Le calfeutrement de joints

Techniques de jointoiement de façades

Présentation générale

«Un joint est une ligne séparative et le garnissage (ou le calfeutrement) d’un interstice entre deux éléments, soit de même nature, soit hétérogènes. Il peut également s’agir d’une solution de continuité voulue, c’est-à-dire une rupture rectiligne ménagée dans un ouvrage qui permet d’absorber les différences de mouvements ou de comportement»

(extrait du DICOBAT)

En résumé: un vide entre deux éléments constructifs.

Le joint doit assurer deux fonctions :

  • parer aux retraits et dilatations thermiques des supports sur lequel il est appliqué du fait notamment de l’amplitude des variations de températures ;
  • assurer une liaison étanche et durable à l’air et à l’eau entre ces derniers

Apparus dans les années 50, les mastics souples ont pour fonction de calfeutrer l’intervalle variable entre les différents supports sur lesquels il est mis en œuvre. Ces supports peuvent être de types traditionnels (béton, brique, plâtre, terre cuite, verre, carrelage, céramique, ….), à base de métal (acier, aluminium, cuivre, etc.) ou enfin de matière plastique (pvc, polyester, polystyrène, etc.).

Les documents d’application (normes NF-DTU ; Règles Professionnelles ; Avis Techniques/DTA …) définissent leurs modalités d’utilisation

Quelques exemples de normes NF DTU se référant à l’emploi de mastics :

NFDTU 20.1 : Ouvrages de maçonnerie de petits éléments-parois et murs (P10-202)

NFDTU 25.31 : Ouvrages verticaux de plâtrerie (P72-202)

NFDTU 25.41 : Ouvrages en plaques de parement en plâtre (P72-203)

NFDTU 36.5 : Mise en œuvre des fenêtres et porte fenêtre (P20-202)

NFDTU 39 : Miroiterie – Vitrerie (P78-201)

NFDTU 42.1 : Réfection des façades en service par revêtements d’imperméabilité à base de polymères (P84-404)

NFDTU 43.1 : Travaux d’étanchéité des toitures-terrasses avec éléments porteurs en maçonnerie (P84-204)

NFDTU 44.1 : Travaux de Bâtiment - Etanchéité des joints de façade par mise en œuvre des mastics (P85-210)

NFDTU 60.1 : Plomberie-sanitaire (P40-201)

Les différents types de mastics

Le choix du produit à utiliser se fait selon un certain nombre de critères dont la fonction et le rôle du calfeutrement, ou encore l’amplitude des mouvements des supports. Pour répondre à ces besoins, nous pouvons choisir :

  • Soit des mastics plastiques (butyles – acryliques … classification : 7,5P et 12,5P selon la norme NF EN ISO 11600), couvert par le Label SNJF Façade.
  • Soit des mastics élastiques (polyuréthannes – silicones - hybrides … classification : 12,5E et 25E selon la norme NF EN ISO 11600), couvert par les Labels SNJF Façade et Vitrage.

Des méthodes d’essai ainsi que les spécifications techniques des mastics sont précisées dans plusieurs normes NF (indice de classement P85…).

Les mise en oeuvre et le calfeutrement des joints

Le NF DTU 44.1 d'août 2012, précise les conditions de calfeutrement étanche à l’eau et à l’air des joints lorsque l’on utilise des mastics applicables à froid dans les ouvrages de bâtiment.

Ses prescriptions couvrent l'ensemble des joints extérieurs de construction, à surface verticale ou inclinée et visent essentiellement les calfeutrements à partir de mastics sous forme pâteuse ou préformée.

Sont concernés :

  • les joints de dilatation-retrait du gros œuvre et des ossatures
  • les joints résultant de la juxtaposition d'éléments différents (entre maçonnerie et menuiserie ou entre panneaux préfabriqués).

En revanche, les joints de miroiterie/vitrerie relèvent du NF DTU 39.

Les supports visés sont :

  • le béton et les matériaux à base de liants hydrauliques ciment (mortier, blocs d'agglomérés pleins ou creux) ;
  • le verre (à l'exclusion de la miroiterie du ressort du NF DTU 39) ;
  • l'aluminium anodisé (menuiserie métallique).

En revanche pour certains matériaux dont la nature de la finition peut influer sur la qualité d’adhérence des mastics (bois ; PVC ; aluminiums thermolaqués …), il convient de procéder à des essais de convenance.

Le dimensionnement du joint est fonction des dimensions nominales et des sollicitations mécaniques des éléments de construction. Sa largeur est déterminée de sorte que les mouvements prévisibles du joint sollicitent le mastic dans les limites de ses capacités de déformation.

En préfabrication lourde et en maçonnerie traditionnelle, le NF DTU 44-1 ne porte que sur les joints de largeur comprise entre 5 et 40 mm. S'agissant de la préfabrication légère (façades rideaux, façades panneaux, bardages ...), il fixe la largeur maximale des joints à 30 mm sauf pour les joints de menuiseries extérieures dont la largeur doit être située entre 5 et 20 mm, possibilité à 30 mm (voir au NF DTU 36.5).

Par ailleurs, il reprend les dispositions particulières des NF DTU 36.5 «Mise en œuvre des fenêtres et porte fenêtre».

Les mastics sanitaires

Pourquoi un mastic sanitaire ?

Les pièces humides – notamment les salles de bains – du fait des conditions hygrothermiques liées à leur destination sont susceptibles de connaître différents désordres dont les effets – notamment dus à la présence d’eau – souvent progressifs, peuvent avoir des conséquences dommageables.

Parmi ceux-ci, figure l’apparition de moisissures sur les joints de scellement des équipements sanitaires, résultant de stagnations d’eau à la surface des joints.

En vue de prévenir ces effets indésirables, il existe certains mastics bénéficiant à ce jour de la certification « Label SNJF Sanitaire » qui offre une sécurité supplémentaire aux maîtres d’ouvrages et aux entreprises qui les appliquent, dès lors que les règles de mise en œuvre sont respectées.

Qu’est-ce qu’un mastic sanitaire ?

Comme tous les mastics de calfeutrement, les mastics sanitaires ont pour fonction d’assurer l’étanchéité du joint formé entre deux éléments de construction (ou supports) et de permettre, dans des limites fixées, l’absorption des variations dimensionnelles entre ceux-ci.

En plus, l’incorporation dans ces mastics de fongicides leur confère la capacité de lutter contre le développement de moisissures apparaissant sur le mastic mis en œuvre sur les supports et les équipements sanitaires installés en milieux humides (salles de bains ; cuisines collectives ; etc.). Leur application en pourtour des équipements sanitaires est réalisée par les plombiers, toutefois pour les travaux complémentaires réalisés par les carreleurs un mastic de finition sera positionné avec des produits identiques.

Mode d’action des fongicides

Incorporé dans le mastic lors de sa fabrication, le fongicide migre vers la surface du joint et, se dissolvant dans le film d’eau qui le recouvre, déploie son effet sur les moisissures présentés.

La répétition de cette action peut conduire, à terme, à «vider» le réservoir de fongicide contenu dans le mastic et migrant vers la surface du joint en remplacement de celui évacué lors d’un précédant rinçage. Toutefois, il s’agit d’un mécanisme lent permettant d’envisager une durée d’efficacité de la fonction fongicide pendant plusieurs années.

Le Label SNJF «mastics sanitaires»

La procédure de certification de qualité « Label SNJF Sanitaire » permet d’attester que les caractéristiques et les performances d’un mastic mis sur le marché satisfont aux exigences fixées dans les différents référentiels concernés.

En ce qui concerne les mastics sanitaires (en complément des performances mécaniques précitées), un essai complémentaire a été élaboré à partir de la Norme NF EN ISO 846 destiné, dans les conditions d’essais normalisés et internationalement reconnus, à déterminer la capacité antifongique du mastic.

La satisfaction du mastic aux exigences de la norme, à l’issue des tests prévus (dont l’exécution est confiée à IANESCO, laboratoire indépendant) permet à celui-ci de bénéficier du Label SNJF «mastics sanitaires».

La mise en oeuvre des «mastics sanitaires»

Comme tout matériau de construction, la pose d’un mastic sanitaire doit s’effectuer selon des règles précises telles que prévues dans les documents codificatifs (les NF DTU 52.1 ; 60.1 ; …).

Quelques recommandations simples et utiles méritent d’être rappelées :

  • Nettoyage du support pour une bonne adhésion, avec enlèvement du mastic préexistant ;
  • Utilisation, si nécessaire, d’un primaire (voir les fiches techniques du fabricant) ;
  • Mise en place, si requis, d’un fond de joint ;
  • Garnissage correct et complet du joint en évitant de souiller le mastic pendant la durée de sa polymérisation.
  • Effectuer un lissage du joint qui ne laisse aucune zone de stagnation d’eau.

L’efficacité et la durabilité du mastic sanitaire resteront – comme tout ouvrage de construction – conditionnées par son entretien régulier par :

  • Un nettoyage régulier des joints (qui facilitera l’évacuation des moisissures) ;
  • Une ventilation des locaux afin d’évacuer l’humidité résiduelle qui, combinée à une température trop élevée, facilite le développement des micro-organismes.